Travailler en ferme en Australie : mes expériences
Le début de l'aventure : Pourquoi choisir le travail en ferme ?
Lorsque j'ai décidé de partir en Australie avec mon visa Working Holiday, l'une des premières choses à laquelle j'ai pensé était le travail en ferme, le fameux farmwork qui me permet de prolonger mon séjour en Australie grâce à la règle des 88 jours la première année, et 176 jours pour la seconde.
En fait, j'ai appris par la suite que pour valider ses fameux jours, il n'est pas question uniquement de fermes. Pour être plus juste il faudrait dire le rural work car il s'agit de travailler en zone rural. Du coup, selon où tu es situé, tu peux travailler dans l'hospitaliy par exemple. Je t'explique tout ça dans un autre article.
Bon, pour ma part, j'ai uniquement travailler dans des fermes.
Mon premier travail : Le picking de tomates cerises
Mon premier job agricole n'a pas été le lieu de travail de rêve. Je suis arrivée à Sydney avec pas trop d'argent, donc il me fallait un boulot rapidement. Avec mon copain, on voulait aussi du coup profiter pour faire nos 88 directement, comme ça c'est fait, et ce n'est pas à Sydney que cela est possible. Après avoir acheté une voiture, nous nous sommes dirigés en direction de Guyra, où se trouvait la serre de tomates. Ce boulot, je l'avais trouvé sur Indeed.com.
Guyra, c'est une minuscule ville situé à 6h au nord de Sydney. Nous avions aménagé notre 4x4 de manière assez sommaire au début, un matelas à l'arrière posé sur la banquette arrière repliée et 2 tiroirs, accessibles au niveau du coffre. Nous avions donc pu loger dans le seul Caravan Park de la ville. L'ambiance était sympa et les gens adorables, mais c'était quand même pas le plus clean du monde.
On a commencé la cueillette des tomates cerises dans une serre, et honnêtement, ce n'était pas l'expérience la plus agréable. Sous la serre, il faisait une chaleur étouffante, combinée à une humidité intense, ce qui rendait chaque minute un véritable combat contre la chaleur. Aussi, l'ambiance n'était pas très conviviale, ce qui rendait la journée encore plus longue. En terme d'heures, il me semble qu'on faisait entre 25 et 35h/semaine. Etant payée au minimum wage, nous étions payé entre 700 et 900$/semaine.
Bref, du coup, après quelques jours, j'ai repris mes recherches pour trouver autre chose. Une amie que j'avais rencontré à Sydney (des bisous Lisou) m'a transféré le contact d'une ferme avicole proche de Canberra, que des amis à elle avaient bien aimé. J'ai directement envoyé un mail, et j'ai croisé les doigts tout les jours pour avoir une réponse car je ne trouvais absolument rien d'autre, ou je restais sans réponse. C'est seulement environ 1 mois et demi plus tard que je reçois une réponse de cette fameuse ferme, m'informant que de la place pour un couple s'était libérée. Trop cool ! Allez, on prends nos clics et nos clacs et on s'en va, direction Bungendore (toujours dans le NSW et proche de l'ACT)
Ayant super bien accroché avec 2 filles là-bas à Guyra (Saskia, une allemande et Rolla, une australienne), nous leurs donnerons le contact de la ferme pour qu'elles puissent postuler, et elles nous rejoindrons quelques semaines plus tard.
Une belle expérience : Le travail en ferme avicole
J'ai donc eu l'opportunité de travailler dans une ferme avicole. Pour nous, c'était royal : nous logions directement dans une maison à la ferme, dans une chambre avec salle de bain privée. C'était évidement pas la maison de rêve, certaines partis du couloir étaient isolés avec des boîtes d'oeufs, mais franchement pour 50$/personne par semaine c'était plutôt correct. On avait la clim réversible dans la chambre et la cuisine était assez équipée. Et en plus, nos 2 copines nous ont rejoints et ont occupées les 2 autres chambres, donc la coloc était chouette.
Concernant le boulot, mes principales tâches étaient d'aller collecter les œufs dans les paddocks avec le 4x4, vérifier le niveau de leur nourriture et de leurs tanks d'eau, nourrir les chiens et faire du packing de temps en temps.
Le ramassage des œufs était une tâche répétitive mais assez agréable, surtout les jours où la météo était clémente. On partait le matin par équipe de 2 et vu qu'on s'entendait tous bien c'était sympa ! En point négatif, je me rappelle beaucoup du BRUIT des poules, parfois ça donnait le mal de crâne donc je mettais mes Airpods, et oui j'en ai fais tomber un par malheur et oui une poule s'est barré avec et je devais retrouver LA POULE parmis des centaines. Bref.
Nourrir les chiens de la ferme faisait aussi partie de mes tâches quelquefois. Ces chiens étaient notamment utilisés pour surveiller les volailles et protéger la ferme contre les prédateurs. (ça ne marchait pas trop, ils étaient teeeellement gentils) C'était un moment que j'adorais.
Enfin, je faisais aussi du packing, c'était 1 à 2 fois par semaine, et ca consistait à trier, nettoyer et emballer les œufs pour la distribution. C'était un travail plutôt "répétitif", il faut tout le temps faire les mêmes gestes, mais j'aimais assez bien. On était bien content d'être choisi pour aller au packing les jours de pluie, pendant que les autres allaient collecter les oeufs dehors !
Niveau horaire, on faisait entre 30 et 40h/semaine. On s'était fait "remettre à l'ordre" une fois car on ne devait pas dépasser 38h. Niveau salaire, c'était minimum wage, on gagnait entre 1300 et 1900$ pour 2 semaines. Et nous avions donc décroché ce job grâce au bouche-à-oreille.
On a donc complété nos 88 jours dans cette ferme, et même plus : on est resté au total 5 mois là-bas. C'était l'hiver donc on a préféré rester au chaud dans la maison et en profiter pour travailler, aménagé notre 4x4 tranquillement et prévoir notre premier roadtrip.
Le packing de pommes sous un shed : un autre rythme de travail
Quelques mois plus tard, nous voilà arrivé de l'autre côté de l'Australie. On a bien atterri à Perth, et malgré quelques galères on finit par trouver un logement en colocation. J'y ai cherché du travail pendant au mois 1 mois, je postulais en ligne, j'appelais, je me déplacé dans tout les restaus et hôtels de la ville pour déposer mon CV en main propre, IM-PO-SSIBLE de trouver du taf.
Au bout d'un mois donc, mon copain reçois une réponse à son annonce sur Gumtree pour travailler en tant que mécanicien à Manjimup (3h de route au Sud de Perth). Bon, on a pas envie de finir dans le rouge donc on se rend là-bas, et moi je trouverais bien un truc sur place... Pour lui c'est vraiment le top, il aime beaucoup son environnement de travail, il fait beaucoup d'heures, ça compte pour les 6 mois du visa (2ième année) et il est payé 35$/heure.
Pour moi c'est plus compliqué. Je peine vraiment à trouver quelques choses, il n'y a absolument aucune annonces en ligne. Ah oui car nous n'avions pas de voiture, nous sommes venus de Perth en bus. C'est le boss de mon copain qui va me conseiller d'aller voir à la packing de pommes de la ville. Tout se passait à l'intérieur d'un grand hangar où les pommes étaient triées, nettoyées et emballées avant d'être expédiées.
Le travail était très répétitif et demandait de la rapidité ainsi qu'une certaine endurance physique (mon dos aïe). Il fallait être attentif pour repérer les défauts sur les pommes et s'assurer qu'elles étaient bien calibrées avant d’être mises en cartons. La cadence pouvait être intense, surtout lors des journées où la production était élevée, il n'y avait pas de musique et les écouteurs étaient interdit.Travailler debout pendant de longues heures et répéter les mêmes gestes pouvait être fatigant, mais l'avantage était que les horaires étaient plus réguliers et que l'on était à l'abri des conditions météorologiques pas ouf. De plus, mes supérieurs hiérarchiques étaient de véritables pestes, et franchement j'avais beaucoup de mal avec ça. J'ai vraiment détesté ce boulot, le seul truc super cool c'est qu'on était une bonne petite team de backpackers français et j'ai vraiment fait des belles rencontres. On va dire que ça passe mieux quand on est tous dans la même galères ! Par contre, le jour où tout le monde est parti continuer son voyage, ce fut compliqué pour moi. Je suis resté là-bas 2 mois.
J'ai donc pu travailler là-bas grâce au bouche-à-oreille, et en m'y rendant directement sur place. C'était payé au minimum wage, et je faisais en moyenne 30h/semaine, donc en moyenne 1400$ en 2 semaines.
Le picking, pruning et planting de fruits et légumes : un travail physique mais satisfaisant
Parmi mes expériences en ferme, j'ai également travaillé dans une ferme d'agrumes. Mes journées consistent à aller picker des citrons sur une certaine période, puis de faire du pruning pendant une autre période. J'allais également de temps en temps les aider dans une autre ferme au planting.
Le picking de citrons et lime c'est plutôt sympa en réalité. Tu viens remplir ton sac (à l'avant) de citrons et tu le vide dans les bins du tracteur. Il n'y a pas de bestioles chelou, seulement des branches très épineuses et des milliards de mouches en été.
Je cueillais aussi des oranges et des pamplemousses, mais la il y avait des araignées ENORMES (pas dangereuses à priori mais flippantes). J'ai eu l'occasion de pouvoir conduire les différents tracteurs, et de faire un peu de farm hand.
Dans cette même ferme, j'ai aussi eu l’occasion de faire du pruning, c’est-à-dire l’élagage des arbres fruitiers, grands ou petits. Ce travail permet aux arbres de concentrer leur énergie sur les branches les plus productives. Munis de petites scies, sécateurs ou outils électriques, on passait des heures à couper les branches. C’était un travail plus technique que le picking, demandant plus de précision. Bien que parfois répétitif, le pruning offrait un rythme plus calme et une certaine satisfaction à voir les arbres bien entretenus après notre passage.
De temps en temps, j'allais aussi aider au planting de brocolis dans une autre ferme à proximité. J'étais la plupart du temps assise dans la machine à l'arrière d'un tracteur, il suffisait de mettre les plants de brocolis dans la machine qui les plantes dans le sol ensuite. C'était plutôt rapide et pas super confortable, j'ai eu du mal au début puis je m'y suis habitué avec le temps.
J'ai bien aimé travailler dans cette ferme, on était une petite équipe (entre 2 et 10 grand max), c'est pas le rush donc on peut y aller chacun à notre rythme, et j'ai pu rencontré du monde (beaucoup de turnover car je suis resté longtemps), quasiment tous supers sympas !
Pour ce job, je l'avais trouvé en bouche-à-oreille. C'était les proprios de notre maison qui m'avaient donné le contact. J'étais toujours payé au minimum wage et le nombre d'heures était très varié. J'ai pu faire des semaines à 15h comme des semaines à 42h. C'était quand même rare que j'atteigne les 40h d'une manière générale. Le principal inconvénient c'est que lorsqu'il pleut ou lorsque c'est canicule, on ne travaille pas. J'y suis resté presque 1 an. Cette ferme proposait un logement sur place pour 70$/semaine, mais nous avions déjà une maison avec mon copain. (Et franchement vu l'état de leur maison j'étais bien contente de ne pas y être)
Et voilà, j'ai passé en revu les quelques jobs que j'ai pu faire en ferme en Australie. J'ai également pu faire des "missions" de quelques semaines ou quelques jours dans d'autres fermes, mais je n'ai pas mentionné tous ça, car ça n'avait pas duré longtemps. J'avais trouvé ces annonces sur le groupe local de ma ville sur Facebook.
Conclusion
Si tu es en Australie avec un visa Working Holiday, tu te verras peut-être passer par ce genre de boulot. Il y a vraiment du pire comme du moins pire, chaque expérience est vraiment différente. D'une certaine façon, c'est une occasion d'explorer des régions rurales que tu n'aurais peut-être pas visitées autrement, de gagner de l'argent, et de t'impliquer dans la vie locale. Peu importe le type de ferme, chaque expérience est unique et chacun le vie à sa propre manière. Par exemple, j'avais rencontré un autre backpacker dans la ferme de citron, il a absolument détesté la vie rurale et il est reparti très vite vivre dans une grande ville.
Et toi, serais-tu prêt à vivre ce genre d'expérience ?